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Du « bois de lune » coupé pour la Bourgeoisie de Péry

Pose de coins, le 11 février dernier durant la coupe de ce bois de lune
Les participants à cet abattage, durant une phase de sciage à deux

Les connaissances ancestrales en exploitation forestière, dont la valeur a été prouvée par la science, sont remises au goût du jour dans la région

 

Samedi 11 février dernier, une trentaine d’épicéas ont été abattus dans la forêt bourgeoisiale de Péry, en suivant les recommandations du calendrier lunaire et des connaissances ancestrales.

Ces quelque quarante mètres cubes de bois serviront à agrandir le dépôt à copeaux de la Bourgeoisie, lequel stocke le matériau alimentant le chauffage à distance.

 

Des fustes et rien d’autre

C’est dans le secteur communément désigné aujourd’hui par l’appellation « vers la ciblerie », connu à l’époque comme le lieu-dit « Pré au Taureau », que ces abattages ont été menés avec la précieuse collaboration de divers spécialistes régionaux.

Préalablement, le choix des arbres avait été effectués par un groupe réunissant les représentants de la Bourgeoisie de Péry emmenés par leur président André Bessire, le garde-forestier et le fustier Nicolas Aufranc.

« Pour l’abattage, nous n’avons pas utilisé de machine plus imposante que la tronçonneuse, précise le dernier nommé, auquel a évidemment été confiée la prochaine construction. Ceci afin que le bois garde son intégrité d’une part, que la forêt ne subisse aucune atteinte dans son sol d’autre part. »

Transportés aux abords de l’entrepôt à copeaux, les épicéas coupés et ébranchés seront façonnés sur place durant l’été à venir, sur mesure évidemment, pour réaliser l’agrandissement prévu. Celui-ci sera construit au moyen de fustes, à savoir des bois ronds assemblés sans colle ni autre visserie.

 

Une philosophie remise en application

Cet agrandissement, la Bourgeoisie de Péry le réalisera donc en appliquant parfaitement sa philosophie, qui consiste à utiliser du bois indigène, en lui imprimant de surcroît les trajets les plus courts possibles.

Mais cette philosophie ne s’arrête pas là, puisqu’elle vise également à remettre en application des connaissances ancestrales largement abandonnées. Leurs effets positifs désormais prouvés par des études scientifiques, ces connaissances méritent d’être reconnues à leur juste valeur.

En effet, le bois dit « de lune » possède des propriétés meilleures, en termes d’humidité notamment. Ainsi sèche-t-il plus vite que le bois coupé hors des périodes recommandées. De surcroît, il risque moins les attaques d’insectes ravageurs.

 

Lune descendante

Pour atteindre cette qualité supérieure du matériau, il convient d’abattre les arbres lorsqu’ils sont en repos végétatif, de décembre à février, et à la lune descendante ; ce mouvement de l’astre fait refluer la sève vers les racines.

Pour fixer la coupe du 11 février, Nicolas Aufranc s’est donc appuyé sur un calendrier lunaire, tel qu’en utilisent nombre de jardiniers, amateurs ou non.

 

Un groupe régional

Dans la région, de contacts en forêt à collaborations diverses, un groupe s’est formé, qui réactive ces connaissances ancestrales. Il est suivi par LE spécialiste des arbres Ernst Zürcher, professeur émérite en sciences du bois et chercheur à la HES bernoise.

Nous reviendrons, dans ces colonnes et en temps voulu, sur l’agrandissement du dépôt à copeaux de Péry. | cm