Premier canton industriel du pays, celui de Berne se félicite des innovations technologiques développées à Reuchenette
Le président du Gouvernement bernois donne le premier coup de pioche pour la nouvelle installation de lavage de sols
Les drapeaux flottaient dans le soleil, en image symbolique d’une cérémonie marquant une étape très importante, mercredi de la semaine dernière chez Vigier. En présence du président du Gouvernement bernois, Pierre Alain Schnegg, on procédait aux premiers coups de pioche sur le chantier d’une future installation de lavage de sols, portée par la toute nouvelle société baptisée VITO Recycling.
Depuis quatre ans
Voici quatre ans que Vigier a lancé les premières études en vue de cette nouvelle installation. Les derniers retours sur les séances de riverains, l’an passé, en ont fait état assez largement déjà.
Grâce à cette longue période de préparation, la réalisation sera rapide : le premier coup de pioche donné, il faudra moins de deux ans pour inaugurer l’usine de lavage de sols la plus moderne du continent, en 2022 encore.
En fermant le cycle des matériaux de construction, cette usine participera efficacement à la durabilité chère à Piero Corpina, directeur général du groupe Vigier.
Et Olivier Barbery, directeur de Ciments Vigier, de souligner que ce nouvel outil fera rayonner la région sous l’étiquette du développement durable.
Empreinte réduite
VITO Recycling a été enfanté par Vigier et un partenaire de longue date, la société Toggenburger AG. Créée en 1927, cette dernière est présidée par Truls Toggenburg, petit-fils du fondateur. Elle est active dans trois domaines, à savoir : pierre et terre (production de gravier et béton, démolition, terrassement et technologie environnementale pour l’assainissement de sites pollués), levage et transport (grues et plates-formes élévatrices) et réparations.
Vigier SA, qui fête cette année ses 150 ans, est évidemment un gros consommateur de ressources naturelles. Mais depuis plusieurs décennies, cette société fournit de sérieux efforts pour limiter son impact, par exemple en utilisant des combustibles de substitution. En favorisant l’économie circulaire des matériaux de construction, elle réduit significativement son empreinte écologique.
Ses deux fondatrices visent pour objectif de rendre VITO Recycling incontournable, en Suisse, lorsqu’on pense valorisation des déchets de constructions et autres matériaux de forage.
Un taux de recyclage exceptionnel
Unique en Europe, l’usine le sera en particulier par son taux de recyclage : la quasi-totalité des matériaux entrants seront transformés en matières premières utilisées sur le site même, pour la fabrication de ciment et de béton. Ce taux, tout proche de 100 pour cent, sera atteint grâce à un excellent niveau technologique des diverses méthodes de tri et de séparation.
Les matériaux sortants ne seront donc pas transportés, ce qui limitera encore leur impact. De même, la liaison ferroviaire de Vigier permettra de minimiser le poids des transports de déchets provenant de toute la Suisse.
Fierté légitime du Gouvernement bernois
Pierre Alain Schnegg, qui avait fait le déplacement dans sa région, se montrait particulièrement fier, au nom du Gouvernement qu’il préside comme en son nom propre. En tant que premier canton industriel du pays, avec 80 000 personnes employées dans l’industrie, Berne attache une importance capitale à l’innovation ; or celle-ci jouit chez Vigier et VITO d’une place prépondérante, devait notamment déclarer le conseiller d’Etat. Non sans se réjouir que cette innovation permette de créer des emplois dans le Jura bernois, en contribuant à renforcer l’attrait de notre région. | cm
200 000 tonnes par an
La future installation pourra traiter 200 000 tonnes de matériaux par année, dont 11 000 tonnes de boues de collecteurs et de forage. Ces matériaux seront de différents types, tous contaminés : matières d’excavation, de déblayage et de forage ; déblais de voie ferrée ; balayures de routes ; diverses boues contaminées ; déchets de construction.
Le fonctionnement de l’usine nécessitera 550 mètres cubes d’eau ; celle-ci proviendra de la récupération in situ de l’eau de pluie, et circulera en circuit parfaitement fermé. Une fois très polluée, cette eau sera nettoyée, libérée des boues et réinjectée dans le réseau de lavage.
Une installation photovoltaïque sera créée sur le toit et la façade bien orientée du bâtiment, laquelle pourra couvrir environ un cinquième de la consommation électrique totale de l’usine de lavage.
Important : l’installation produira des agrégats pour béton, des sables et des granulats, tous utilisables en construction.
Les résidus seront en grande partie envoyés vers d’autres circuits de recyclages : des galettes pressées seront utilisées comme substitut à la farine crue dans la fabrication du ciment ; des matières combustibles légères serviront de combustible de substitution pour la fabrication de ciment ; les métaux, ferreux ou non, seront recyclés comme tels ; le verre aboutira dans sa propre filière. | cm
Premier coup de pioche pour une installation qui sera la plus pointue d’Europe. Troisième depuis la gauche, le président du Conseil d’Etat, Pierre Alain Schnegg