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La tuilerie de Péry, une des plus belles vedettes du Ballenberg

Le magnifique bâtiment inauguré en 1765 à Péry et reconstruit en 2017 au Ballenberg
Le profil inimitable né à Planche Nanry au milieu du 18e siècle

Un événement unique y est agendé au 4 septembre, mais la visite, une exposition et des activités passionnantes y sont proposées quotidiennement

 

Voici tantôt quatre ans que la tuilerie de Péry revit au Ballenberg, le célèbre musée suisse en plein air qui est installé près de Brienz. Une raison de plus, pour les habitants de notre commune, de rallier durant les vacances cet endroit extraordinaire…

Jusqu’en 1923

La tuilerie de Péry, qui avait été construit au milieu du 18e siècle au lieu-dit Planche Nanry, avait vécu sa première cuisson de tuiles en 1765.

Son initiatrice et propriétaire, la Bourgeoisie de Péry, avait choisi son site en fonction de la proximité d’une indispensable glaisière, au lieu-dit Pré Gary, et de la forêt fournissant la deuxième matière première essentielle.

En 1886, la bourgeoisie vendait l’immeuble à Edouard Bessire, maître tuilier qui en fut sans doute le dernier exploitant, après notamment Joseph Rohrbach, Jacob Zeller, Jean-Pierre Criblez et Nicolas Grandguenin, si l’on remonte le temps.

Les archives nous apprennent qu’une tuilerie industrielle, équipée d’une machine à vapeur, a été ouverte en 1916 dans la localité, dans le secteur du stand de tir. En conséquence, sa rentabilité n’étant plus assurée, la vénérable tuilerie artisanale ferma définitivement ses portes en 1923.

Deux ans de travaux

Pas loin d’un siècle plus tard, souhaitant créer des appartements et constatant que leur projet de transformation était tout simplement irréalisable, les propriétaires de l’immeuble demandaient à pouvoir le démolir. Le service archéologique cantonal, intéressé depuis 2013 à ce bâtiment, en découvrait alors l’inestimable valeur historique, laquelle conduisit donc à son déménagement au Ballenberg.

Les travaux de démontage et de reconstruction ont duré deux bonnes années, qu’un film illustre précieusement. Film que l’on peut visionner en tout temps sur le site du Musée en plein air (voir le lien ci-dessous).

Active depuis 2018

Inaugurée une deuxième fois dans son lieu d’adoption en 2017, la tuilerie de Péry fabrique à nouveau des tuiles, depuis bientôt trois ans. Un artisan spécialisé réalise sous toit, à la main évidemment, des tuiles plates, des carreaux de pavement et des briques.

De surcroît, une exposition permanente, mise sur pied dans le bâtiment, révèle comment le maître tuilier et ses ouvriers transformaient l’argile en tuile rouge résistantes aux intempéries. On y constate que l’ouvrage devait être remis sur le métier plus d’une fois, avant que le maître n’entende le son parfait, en tapotant sur la tuile…

Aujourd’hui, quelque 3000 tuiles peuvent être mises à sécher, sur les rayonnages supérieurs du bâtiment. Au 18e siècle, lorsque la fabrique marchait en plein, on pouvait en entreposer jusqu’à 8000 pièces

Un four gigantesque

La dernière opération de fabrication, non moins délicate, consiste à cuire les tuiles et briques, dont pas moins de 18 000 pièces peuvent prendre place dans le four vertical d’époque.

A Planche Nanry, le four était allumé en moyenne cinq fois par année. Au Ballenberg, cette opération est évidemment plus rare, qu’on pourra observer le 4 septembre (lire ci-contre).

La Municipalité ne peut qu’inciter la population à aller découvrir, dans l’Oberland bernois, ce bijou « made in Péry ». | cm

Mettez la main à la pâte… à tuiles

Quotidiennement, une exposition très intéressante est visible dans « notre » tuilerie, où les visiteurs peuvent régulièrement mettre la main à la pâte

Avant la mécanisation, la fabrication de tuiles était longue et complexe, qui commençait par la confection du bois de feu pour le four et la récolte d’argile. Cette dernière devait être préalablement débarrassée des racines et des cailloux, puis mélangée de sable. Ensuite de quoi pouvait commencer la fabrication proprement dite…

En plus de découvrir le métier et ses opérations annexes grâce à l’exposition permanente et aux démonstrations du maître tuilier, les visiteurs sont régulièrement invités à mettre la main à la pâte à tuiles. En effet, en consultant l’agenda du musée (www.ballenberg.ch/fr/agenda), on constatera que l’activité intitulée « Fabriquer des tuiles » est fréquemment proposée, en juillet tout particulièrement.

Comme les tuiliers de l’époque, vous pourrez travailler patiemment l’argile, la fouler pour la rendre plus souple et fabriquer patiemment une tuile. Elle sera de type « queue de castor », donc plate et arrondie. Une fois satisfaisante, elle sera mise à sécher jusqu’à la prochaine cuisson.

 

Sur le toit…

Une autre activité est proposée quasi quotidiennement au musée, en lien direct avec notre tuilerie et intitulée « Couvrir un toit en tuiles ».

Les visiteurs intéressés peuvent y apprendre à installer, sur une charpente, les tuiles terminées qui ont été fabriquées sur place. L’occasion unique de découvrir un autre artisanat spécialisé.

 

…et au four

Le samedi 4 septembre, de surcroît, on pourra vivre au Ballenberg un moment exceptionnel : l’allumage du feu dans le gigantesque four historique de la tuilerie. Dès 17 h, les visiteurs pourront suivre cette opération qui clôturera un séminaire réunissant des artisans et des scientifiques.

Ce four vertical, qui peut accueillir jusqu’à 18 000 tuiles, est d’abord chauffé à cent degrés, pour éliminer l’humidité résiduelle des tuiles et des lieux. Pour la cuisson en elle-même, il monte à une température de près de mille degrés, qui doit être maintenue durant plusieurs jours.

Vu la complexité, la dureté et la longueur des multiples opérations nécessaires avant d’obtenir un produit de couverture efficace, on comprend aisément que chaque tuilier était autrefois secondé par cinq à sept assistants. | cm