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L’assemblée municipale finalement convoquée le 31 janvier

Le Conseil municipal avait cru bien faire en évitant de donner une chance à un certain Omicron. Il n’a pas été entendu par la Préfecture

Les préoccupations de l’Exécutif, qui entendait privilégier à la fois la santé de la population et la démocratie, pèsent moins que le règlement communal…

 

Le Conseil municipal a finalement dû se résoudre à convoquer l’assemblée municipale qu’il avait annulée par le double souci de ne pas favoriser la transmission du virus et de permettre à toutes et tous les ayants-droits d’exprimer leur avis sur des objets très importants. S’appuyant sur le règlement communal qui fixe les compétences des divers organes locaux, la Préfecture du Jura bernois lui a en effet refusé le droit de faire passer certains objets par les urnes.

Regrettant cette décision, qui ne lui semble pas à même de favoriser la démocratie, le Conseil municipal convoque donc une nouvelle assemblée le lundi 31 janvier prochain, mais tient également à expliquer sa position et ses motivations à la population.

 

Une importance sous-estimée

Lorsqu’il a établi l’ordre du jour de l’assemblée préalablement fixée au lundi 13 décembre dernier, l’Exécutif local a indubitablement sous-estimé l’intérêt que la population porterait à certains objets, en particulier les travaux prévus au terrain de sport du Paradis et le projet de médicentre prévu sur le terrain dont était proposée l’acquisition.

C’est après la publication de cet ordre du jour, dans les pages de la Feuille Officielle d’avis (FODC), que les élus ont pris connaissance, grâce à leurs contacts étroits avec les administrés, de l’impact conséquent de ces deux projets. Un impact dont ils ont compris qu’il allait indubitablement attirer, à cette assemblée, une participation numériquement plus importante que d’habitude.

 

La santé avant tout…

Sachant que la moyenne d’affluence aux séances du Législatif se monte à 93 personnes sur les cinq dernières années, le Conseil a commencé à s’inquiéter sérieusement, en assistant à la propagation du virus dans notre pays…

Ayant de surcroît à l’esprit le résultat de la votation fédérale du 28 novembre dernier, laquelle a vu Péry-La Heutte refuser la loi Covid par 54 pour cent des votants, les élus ont craint un taux de vaccination peu important dans la commune.

Dans ces conditions, ils n’ont pas voulu risquer de créer un foyer de contagion, en réunissant une affluence potentielle de plus de deux cents personnes au Centre communal, donc sans pouvoir respecter les distance sociales fortement recommandées par les autorités sanitaires. Pour mémoire, on rappellera que 216 personnes avaient par exemple participé à l’assemblée qui devait ratifier une collaboration entre les écoles primaires de notre cercle…

La santé de la population est très importante aux yeux du Conseil, qui commençait à douter sérieusement de la pertinence de réunir une assemblée dans ce conditions.

 

… mais pas seulement !

C’est une nouvelle fois au contact des ayants droit que les élus ont finalement pris leur décision : par téléphone ou de visu, un certain nombre de personnes ont interpellé les autorités, pour annoncer qu’elles regrettaient fortement de ne pouvoir participer aux décisions importantes de cette assemblée, soit qu’elles préfèrent éviter un risque élevé de contagion, soit que des raisons médicales les contraignent à demeurer chez elles dans cette période de nouvelle et forte vague.

 

La démocratie n’a pas de prix

Estimant que la démocratie doit être choyée et se refusant catégoriquement à essayer de faire adopter ses propositions « à la sauvette », le Conseil municipal a donc décidé d’annuler in extremis l’assemblée du 13 décembre. Son idée : présenter les objets les plus porteurs à travers des séances d’information séparées et accessibles par visio-conférence, puis les soumettre au verdict des urnes.

Il lui semblait ainsi servir au mieux les intérêts d’un système démocratique.

Or quand bien même la fermeture de l’école obligatoire, une semaine avant le vacances officielles, confirme le Conseil municipal dans sa décision, les autorités préfectorales lui ont refusé l’autorisation exceptionnelle de passer par les urnes.

 

Des excuses, mais pas de responsabilité

Une nouvelle assemblée municipale est donc convoquée le lundi 31 janvier prochain (voir la publication officielle figurant dans les pages de la présente FODC). Contraint, le Conseil municipal présente ses excuses à la population pour le retard totalement inutile qu’auront donc pris certaines décisions.

Il décline cependant toute responsabilité quant à l’éventualité d’une propagation du Covid durant cette assemblée où il est évidemment exclu de refuser l’entrée à des ayants droits ou des spectateurs. | cm