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Vigier : émissions diverses largement au-dessous des limites

Retour sur la dernière séance de commission des riverains, premier volet

Jeudi dernier en commission des riverains, le directeur de Ciments Vigier SA, Olivier Barbery, présentait notamment en détail les émissions mesurées l’an dernier à la sortie de la cheminée du four.

En ce qui concerne les NOx (oxydes d’azote), la valeur moyenne annuelle s’établit à 295 mg/Nm3 (milligrammes par mètre cube normalisé), alors que la limite actuelle autorisée en Suisse est fixée à 500 mg/Nm3. Vigier est donc d’ores et déjà nettement au-dessous de la limite ; l’entreprise se prépare activement à la nouvelle norme que l’OFEV pourrait appliquer dès avril 2021, à savoir 200 mg/Nm3. « Cette année, nous avons comptabilisé déjà de nombreux jours à moins de 200 mg ».

Dioxyde de souffre : insignifiants

Toujours à la sortie de la cheminée du four, les émissions de SO2 (dioxyde de souffre) peuvent être qualifiées d’insignifiantes, par rapport aux normes légales : une moyenne annuelle de 23 mg/Nm3 l’an dernier, pour une limite autorisée de 500 mg/Nm3 en 2019 (qui passera l’an prochain à 400 mg/Nm3).

Les émissions de poussières, dont la limite acceptée est fixée à 20 mg/Nm3, ont atteint la valeur moyenne annuelle de 3,7 mg/Nm3 au sortir de la cheminée. Le 20 décembre, avec l’explosion enregistrée dans le filtre du broyeur à charbon, le taux de poussières émises était certes plus élevé, mais très brièvement. Les habitants n’ont d’ailleurs pas tardé à appeler l’entreprise, 86 personnes se manifestant au total.

Des poussières de Vigier, vraiment ?

Olivier Barbery présentait également les résultats des mesures d’immissions, effectuées au moyen de six collecteurs répartis aux alentours de la zone industrielle, où des relevés mensuels sont effectués depuis août 2019. Ceux-ci révèlent des valeurs sensiblement inférieures aux 200 mg visés, à l’exception de deux cas en avril et mai derniers ; sachant que les poussières naturelles sont importantes à cette saison, il apparaît évident que les deux collecteurs concernés ne contenaient pas forcément, et en tous les cas pas uniquement des poussières émises par Vigier.

Plus de peur que de pollution

Revenons un instant sur l’incident de fin 2019, qui a causé beaucoup d’inquiétude pour une pollution nettement plus faible qu’il n’y paraissait. Les mesures dans les collecteurs le prouvent : alors même que le charbon est riche en métaux lourds, la poussière analysée en janvier ne contenait aucun métal lourd ! Le charbon étant très visible, la population a eu l’impression de retombées importantes ce 29 décembre, mais ce n’était heureusement pas le cas.

En matière de métaux lourds, on précisera encore que les poussières récoltées entre août 2019 et mai dernier présentent des concentrations extrêmement faibles, en particulier en thallium, qui y est quasi inexistant. On a enregistré ponctuellement un dépassement de la concentration en cadmium et en zinc, mais sans présence de thallium, ce qui prêche une fois encore pour une provenance autre que de Vigier. | cm

*Il est important de signaler que les mesures dont il est fait mention sont effectuées par un laboratoire externe à l’entreprise et donc parfaitement neutre

Dioxines et furanes sous contrôle permanent

Composés chlorés chimiquement proches, très dangereux pour la santé, les dioxines et furanes (D/F) ont fait jusqu’ici l’objet de mesures ponctuelles, par la Confédération, dans les usines du type de Vigier. Nouveauté : un programme national pilote, lancé auprès des cimenteries, chacune à tour de rôle, a vu celle de Reuchenette équipée d’un appareil de mesure en continu, de décembre 2018 à avril dernier. Celui-ci a révélé des valeurs d’émissions extrêmement faibles, en moyenne dix fois inférieures à la limite acceptée.

Même en période d’instabilité du four, au début de l’an passé, ces valeurs sont demeurées nettement au-dessous des normes légales.

Ce programme national doit déterminer le besoin, ou non, de mesures en continu des D/F dans les cimenteries suisses. Il répondra très probablement par l’affirmative.

« Nous sommes prêts, et nous envisageons même de lancer proactivement ces mesures en continu », souligne Olivier Barbery. L’entreprise décidera ces tout prochain mois si et quand elle acquiert l’appareil ad hoc.

On ne manquera pas de souligner que grâce aux températures extrêmes de son four, Vigier émet nettement moins de D/F que ne le font d’autres incinérateurs, et notamment l’incinération illégale par des particuliers, laquelle est citée par l’Office fédéral de l’environnement comme l’une des deux sources principales de dioxines et furanes en Suisse… | cm.

Transparence totale

Suite aux interventions enregistrées en assemblée municipale de décembre, l’Exécutif local a décidé de communiquer plus régulièrement et plus largement les nombreuses et riches informations qu’il reçoit de l’entreprise Vigier dans le cadre des séances tenues par la Commission des riverains. Cette rubrique en est le premier exemple, qui sera suivie de plusieurs articles ces prochaines semaines, lesquels traiteront des autres thèmes et questions abordées la semaine passée. A la transparence en vigueur depuis toujours, la Commune ajoute donc désormais une transmission officielle des informations.

On rappellera en effet que le procès-verbal de chaque séance de commission des riverains est disponible, depuis toujours, auprès de la Municipalité. De surcroît, les résultats de multiples mesures effectuées chez Vigier sont visibles en permanence sur le site internet de l’entreprise.

Signalons que la prochaine séance de commission a été fixée au jeudi 5 novembre 2020. | cm